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Dans le 19e, les associations tentent de se mobiliser contre les violences - Bondy Blog
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« Nous devons être dans les cercle de décisions et non plus de discussions ! » Bakary Sakho entame haut et fort. Écrivain et militant associatif, l’auteur de l’ouvrage « Je suis » et animateur de la conférence grand public « Sortons ensemble du cycle de la violence ». Cette conférence, c’est le collectif « 19 assos et l’on verra » qui l’a initiée. L’objectif de ce mouvement est simple : fédérer plusieurs associations du 19e arrondissement de Paris pour trouver des solutions à la flambée de violence entre cités rivales du secteur.

C’est dans cet esprit que le gymnase Chaumont a accueilli, ce jour-là, une cinquantaine de personnes. « Cette réunion était une bonne initiative, mais cela reste beaucoup trop technique pour les plus jeunes », regrette Brahim, 21 ans, habitant du quartier Danube, où se tenait la réunion. Membre de l’association « Esse » (Esprit savoir sport équité), le jeune homme poursuit : « Il suffit juste d’entendre les plus jeunes de la réunion, âgés de 9-10 ans, qui sont sortis sans n’avoir rien compris sur les deux heures d’intervention. C’est pourtant pour eux que l’on fait tout ça ! ».

Il manquait beaucoup de jeunes

Des jeunes, il y en avait malheureusement peu lors de cette conférence, outre quelques membres des associations sur place, comme Moïse, 18 ans, habitant du Val d’Oise mais impliqué dans le 19e via l’association « Courte échelle ». « Pour ma part, je trouve cela important de m’engager à mon échelle et d’essayer d’aider les gens, dit-il. Je ne peux pas vivre ma vie individuellement, sinon je ne la réussirais pas ».

C’est le secrétaire de l’association « Courte échelle », justement, qui a organisé cette réunion mêlant associatifs et habitants de l’arrondissement. Daouda est lui aussi mitigé sur son impact. « Il manquait beaucoup de jeunes, regrette-t-il. Concrètement, pour les rameuter, on pense à organiser des réunions publiques avec des intervenants qui ont un certain charisme envers la jeunesse. La finalité est de les sensibiliser au maximum sur cette thématique de violence entre quartiers et d’apaiser les mœurs ». Taryl, 21 ans et habitant du quartier Danube, ne dit pas autre chose sur le bien-fondé de ce type de réunions : « Ce sont des bonnes initiatives ».

Des ambitions politiques pour 2020 ?

Mais le jeune homme, membre de l’association Esse, va plus loin. « Pour régler ces problèmes, il faut impacter le champ politique, affirme-t-il. Si rien n’évolue au niveau de l’Etat, nous aurons beau faire les plus grands efforts du monde, nous n’y arriverons pas ». Impacter le champ politique, secouer les institutions, c’est pourtant l’un des grands projets en construction, à long terme, porté par ce nouveau collectif. « On envisage de créer une fédération pour pouvoir peser sur les élections municipales de 2020, confirme Daouda. On sait qu’avec cet outil, les politiques seront obligés d’entendre nos voix et feront d’ailleurs tout pour les conquérir. On a donc un bon coup à jouer ».

En attendant, la priorité reste de sortir les jeunes du quartier. « Pendant mon enfance, mes seules vacances étaient chez mes cousins à Mantes-la-Jolie, se souvient Bakary. Malheureusement aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont dans ce cas-là. » Un horizon réduit qui engendre de « gros problèmes » par la suite, à en croire l’acteur associatif : « Si un jeune n’a pas la possibilité de sortir de son quartier et qu’il vit de manière très modeste, à un moment ou l’autre il fera tout ce qui est nécessaire pour subvenir à ses besoins, légalement ou non. » Le taux de pauvreté dans le 19e arrondissement avoisine les 25% selon l’Insee.

L’école reste alors le meilleur moyen pour les plus jeunes de sortir de l’enfer de l’ennui et de la violence. Faut-il encore que les familles qui n’ont pas de notions en français ou accumulent les difficultés économiques et sociales puissent être accompagnées par les pouvoirs publics, ce qui n’est pas forcément le cas. « Mes enfants vont dans une association d’aide aux devoirs deux fois par semaine, raconte ainsi un homme qui a rejoint « L’association des papas », un groupement de pères africains du 19ème. Ce n’est pas assez, je suis analphabète ! Comment aider mes enfants pour leurs devoirs si je ne peux pas lire ? On doit nous aider sur ce côté-là. »

Amine HABERT

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