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« Des acnés inattendues, des urticaires inopinées, des érythèmes spontanés » : on était à la dictée de Paris-8 - Bondy Blog
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Ce n’était pas la « dictée des cités », mais celle de l’université ce vendredi matin à Saint-Denis. A la baguette, le même homme : Rachid Santaki, romancier, « Bernard Pivot du tieks » et habitué de l’exercice.

Devant l’amphithéâtre X du bâtiment L de l’université Paris-8 (oui, il faut suivre), une centaine d’étudiants s’amassent et fourmillent devant la porte du savoir. A travers le bruit et les bavardages, on ressent le stress des examens, cette espèce de tension palpable que l’on rencontre avant un contrôle ou des partiels. Beaucoup prennent cet exercice au sérieux et d’autres sont un peu plus légers quant à la manière d’aborder ce devoir didactique.

La porte s’ouvre. On entre. On se découvre et on s’installe sur les strapontins de l’amphithéâtre. Les trousses sont sorties, les copies doubles se froissent à l’unisson en s’étalant sur les tables, on peut entendre les « clic » des stylos et quelques chuchotements accompagnent la mise en place.

Rachid prend le micro, façon maître de cérémonie. Il donne les consignes, accompagné sur scène par Fabrice, son second (comme Zorro et Bernardo, la parole en plus). Il harangue la foule d’élèves pour détendre un peu l’atmosphère et salue au passage les lycéens de terminale du lycée Langevin de Champigny-sur-Marne et ceux de Suger à Saint-Denis, venus spécialement pour l’occasion avec leurs professeurs. Quelques élèves, des étudiants notamment, sont là en touristes. Pas de panique : on leur distribue des stylos.

Une dictée sur mesure, des étudiants essoufflés

Tout est fin prêt pour que la dictée commence. Le silence se fait, évidemment. On se croirait à la BU, la bibliothèque universitaire, une semaine de partiels. Rachid entame la lecture d’un texte que le BB reproduit in extenso, pour ceux qui seraient tentés de la faire refaire à d’autres :

« Pour nous, les gens lambda qui n’aimons pas écrire, la dictée est une activité recommandée. Adeptes des correcteurs et des saisies automatiques, nous sommes assistés par la technologie. En effet, saurions-nous écrire coquecigrue, hercheur, ornithorynque ou parallélépipède, ce solide dont les six faces sont des parallélogrammes ?

Excellent pour le cerveau, l’exercice peut nous surprendre et nous divertir. Pour les étudiants les plus anxieux, il peut déclencher des acnés inattendues, des urticaires inopinées, des érythèmes spontanés. Pourquoi le proposer à l’occasion du grand huit ? Cette fête de l’université est-elle vraiment un moyen de nous retrouver tous égaux devant les mots ?

Mais vous ! N’êtesvous pas, avouez-le, de ces accros de l’orthographe ? Si, bien sûr, tout comme ces académiciens, ces férus des écrits, ces amoureux du verbe qui savourent chaque difficulté, chaque ambiguïté lexicale. Les gens capables de tenir un discours dithyrambique sur la dictée et sur les mots.

Finalement, nous sommes tous réunis autour des mêmes mots et sans juger les autres niveaux… Comme c’est beau. »

Des souffles et des soupirs viennent clore la dictée des élèves essoufflés par cet exercice de style. L’orthographe en a fait suer plus d’un mais tous sont fiers de leurs écrits et certains sont confiants quant à la teneur en fautes. D’ailleurs, Rachid répète assez souvent pendant la dictée – comme pour rassurer les étudiants – qu’il n’y a pas de fautes, il y a uniquement des erreurs. Le suspens précède donc la correction qui se fait dans une ambiance beaucoup plus détendue. Les élèves échangent alors leur copie avec celle du voisin et la correction s’effectue. Rachid répond aux questions sur certains mots comme « dithyrambique » ou « hercheur » qui était inconnus pour beaucoup et emplit de fierté les plus ignares d’entre eux.

Correction faite, Rachid relève les copies et procède au décompte des erreurs. C’est le moment de la remise des prix pour les lauréats.

Dans la catégorie « lycéens », c’est Abou, élève en terminale à Suger, qui gagne le gros lot, une tablette tactile ou un smartphone – je n’ai pas pu distinguer de loin. Il était en tout cas ravi, non pas du lot en lui-même mais d’avoir été le meilleur des lycéens. Une seule faute sur tout ce texte… Chapeau l’artiste !

Avec 1 faute, Abou a été le MVP de la dictée…

Dans la catégorie « étudiants », c’est Sophie, en troisième année de licence de lettres, qui remporte le prix.

Enfin, chez les « encadrants », c’est Martine et Jessica, toutes deux professeures au lycée Langevin de Champigny-sur-Marne, qui gagnent ex-æquo.

Rachid console le reste des élèves, en leur disant qu’une dictée géante ne connaissait pas de perdants mais que des gagnants. A défaut de gagner un lot, tous ont gagné du savoir.

Samir BENGUENNOUNA

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