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"Aux yeux de Carrefour, nous ne sommes que des chiffres dont il faut se débarrasser !" - Bondy Blog
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« On lâ-che-ra rien ! On lâ-che-ra rien !», scandent en chœur les caissières de Carrefour sur le pied de guerre depuis tôt ce samedi matin. À leurs côtés, des employés de service ainsi que des responsables techniques de l’enseigne. Au total, une centaine a répondu présente, bloquant avec des chariots, sur toute une ligne, les différentes entrées du commerce.

Le supermarché Carrefour de Drancy a rejoint les 300 autres magasins du groupe touchés par des mouvements de grève répandus un peu partout en France à l’initiative du syndicat majoritaire du géant de la distribution, FO et de la CFDT.

Pour nous, c’est une politique de casse sociale

Leur objectif : protester contre le plan stratégique de transformation 2022 présenté par le président directeur-général, Alexandre Bompard le 23 janvier dernier qui s’accompagne de la suppression de 2 400 emplois au siège sur un total de 10 500 salariés. Le plan a également pour ambition la cession de 273 magasins Dia repris par Carrefour en 2014 soit près d’un tiers du parc. « Toutes ces suppressions, pour nous, c’est une politique de casse sociale. Nous luttons clairement contre », explique Hélène Da Silva, déléguée syndicale FO qui supervise la grève.

Autre annonce qui fait bondir les salariés, un plan de réduction de coûts de deux milliards d’euros en 2020. « Ce sont nos familles qui sont en ligne de mire, ça ne rentre pas en ligne de compte pour eux. À leurs yeux, nous ne sommes que des chiffres dont il faut se débarrasser !» réagit Caroline, employée de l’enseigne.

Vent debout contre la baisse de la prime de participation

Autre sujet qui fait fulminer les salariés en grève : la baisse drastique de la prime de participation passée de 610 euros en 2016 à 57 euros en 2017. Le complément forfaitaire proposé par la direction qui amène la prime de participation à 407 euros n’a pas satisfait les syndicats et les salariés toujours vent debout qui réclament au moins la somme de 600 euros. « On nous a raconté que les actionnaires ont investi de l’argent qu’ils ont par la suite perdu on ne sait trop comment. Maintenant, cet argent, les actionnaires veulent le récupérer sur le dos déjà courbé des salariés », s’insurge un employé de Carrefour.

Les syndicats ne manquent pas de répéter que les actionnaires toucheront eux 356 millions d’euros de dividendes. Une baisse qui n’est pas sans effet sur des petits salaires, beaucoup d’employés de l’enseigne travaillant à temps partiel. « Que les gens n’imaginent pas que l’on gagne 1 500 euros, c’est des 1 200 euros qu’on est payé chez Carrefour, c’est pour ça que je dis que les primes ça aide … Je préfère perdre une journée de 60 euros et récupérer derrière mes 600 euros que de me laisser faire », témoigne un boulanger.

 Et si Carrefour ferme, vous faites comment ? Vous vous jetez d’un pont ?

Les clients habitués du magasin de Drancy semblent assez partagés, certains étant bloqués par les grévistes postés devant les entrées de Carrefour. « Et si Carrefour ferme, vous faites comment ? Vous vous jetez d’un pont ? », fustige une cliente à une caissière. « Ne vous laissez pas faire madame, si vous voulez, je vous fais rentrer. On a Pâques à préparer nous », lui lance une autre.

D’autres à contrario se joignent aux grévistes et témoignent de leur soutien. « Continuez, on est avec vous, je suis en France depuis 35 ans, c’est toujours la même vielle rengaine. De l’argent ils en ont, sauf qu’ils veulent tout garder pour eux », crie une dame. Les salariés en grève lui répondent par de vifs applaudissements. « Ils veulent virer tous les avantages économiques qu’ils ont, faire de Carrefour une entreprise comme une autre où on peut facilement licencier, garder tous les CDD sous leur contrôle, faire des CDI de la chair à canon pour les intérêts d’autres groupes financiers », réagit un autre client.

Malgré notre démarche de couvrir l’action, peu de caissiers ont accepté de répondre à nos questions, même sous couvert d’anonymat, la balle étant systématiquement renvoyée vers les délégués syndicaux. Une certaine méfiance envers les médias agrémentée d’une peur de voir leur parole impacter leur situation professionnelle. « On sait comment ça se passe ici… La télévision est venue, on ne leur a pas répondu non plus ».

Jimmy SAINT-LOUIS

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