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À Ménilmontant, marcher pour ne pas oublier Lamine Dieng, mort dans un fourgon de police - Bondy Blog
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Les anniversaires se suivent et se ressemblent, même les plus tristes, même onze ans après. Samedi 16 juin avait lieu une nouvelle fois une marche en hommage à Lamine Dieng organisée par le collectif « Vies volées » de la rue des Amandiers à Ménilmontant jusqu’au métro Père Lachaise. Lamine Dieng, Franco-Sénégalais de 25 ans, est décédé dans la nuit du 17 juin 2007 dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol. Selon les déclarations de la police, le jeune homme résistait à son arrestation, une version que réfute que nie la famille.

Appelés pour tapage nocturne, les policiers avaient violemment interpellé l’homme : plaqué au sol, porté dans le fourgon face contre le sol, entravé par des policiers agenouillés sur son dos, Lamine Dieng était mort dans le véhicule de police. Une expertise médicale concluait à une mort par « asphyxie mécanique par suffocation » liée au plaquage ventral. En 2014, la justice a prononcé un non-lieu, suivie par la Cour de cassation en juin 2017. Désormais, la famille s’est tournée vers la Cour européenne des droits de l’homme.

Vous aussi vous pourriez malheureusement être la prochaine victime madame

L’hommage de ce samedi comme tous ceux auparavant, c’est pour dire « on n’oublie pas« . Dès 11h, la journée a commencé avec la projection du film « Dire à Lamine » réalisé par le collectif « Cases Rebelles à l’espace Nogozon rue Julien Lacroix dans le 20ème. Puis, une conférence de presse s’est tenue rue des Amandiers, dans son quartier malgré l’absence de journalistes et de médias. Ramata Dieng est la soeur de Lamine. Elle porte le combat pour la vérité autour du décès de son frère depuis le début. La marche était particulièrement longue cette année : Pyrénées, Gambetta, Belleville, Ménilmontant et Père Lachaise. « Vous aussi vous pourriez malheureusement être la prochaine victime madame », s’écrie Ramata Dieng, ou encore « filmez, filmez, sortez vos téléphones et filmez les contrôles de police ».

Ramata Dieng, soeur de Lamine Dieng, prend la parole. Elle porte le combat pour l’honneur de son frère depuis sa mort en 2007

 

Plusieurs familles et collectifs de victimes dénonçant les violences policières se sont joint à la marche comme la soeur d’Angelo Garand, une représentante du collectif pour Ali Ziri, le collectif des mères solidaires, le frère de Gaye Camara, Mamadou Camara, Assa Traoré, le collectif Vérité et Justice pour Babacar Gueye, les représentants des exilés de Paris Huit et Laurent, syndicaliste éborgné par une grenade de désencerclement en manifestation et un collectif de sans papiers

Rue de la Bidassoa, une gerbe de fleurs a été déposée en mémoire de Lamine Dieng après qu’une prière a été prononcée

 

Le rassemblement s’est arrêté devant le commissariat du XXème arrondissement de Paris, barricadé. Les policiers observant l’arrêt de la foule, mi-sourire, certains ayant dégainé leurs téléphone portable pour filmer

La marche s’est déroulée de rue des Amandiers jusqu’au métro Père Lachaise

 

A droite, aux côtés de Ramata Dieng, Assa Traoré, soeur d’Adama Traoré mort dans les bras des gendarmes de Persan (Val d’Oise) après son interpellation le 19 juillet 2016

 

La marche en hommage à Lamine Dieng s’est déroulée alors que de nombreuses personnes étaient assises en terrasse pour le premier match de l’équipe de France dans le mondial 2018

La journée de commémoration s’est terminée par un open mic rue des Amandiers et un repas à prix libre

Le collectif Vies Volées, organisateur de la marche, a profité de cette marche pour rendre publique leur campagne « Laissez nous respirer » qui dénonce les techniques d’étranglement, de pliage, de plaquage ventral ». Des techniques régulièrement pointées du doigt dans ces affaires de violences policières.

Amanda JACQUEL

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