Deprecated: wp_make_content_images_responsive est obsolète depuis la version 5.5.0 ! Utilisez wp_filter_content_tags() à la place. in /srv/www/bondyblog/bondyblog-preprod/web/wp/wp-includes/functions.php on line 5083
Dans le Marseille de « Shéhérazade », l’amour sublime la misère - Bondy Blog
Notice: WP_Scripts::localize est appelée de la mauvaise manière. Le paramètre $l10n doit être un tableau. Pour transmettre des données arbitraires aux scripts, utilisez plutôt la fonction wp_add_inline_script(). Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 5.7.0.) in /srv/www/bondyblog/bondyblog-preprod/web/wp/wp-includes/functions.php on line 5535

Zachary, 17 ans, sort à peine de prison. Rejeté par sa mère, il erre dans les rues populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazade, une prostituée à peine plus jeune que lui. Leur histoire commence par la négociation d’un instant de plaisir. Dans la chambre vétuste où elle l’emmène, leurs regards prédisent déjà la passion. Mais prudente, la professionnelle préfère être payée avant le sexe. Zack lui tend alors une demi-plaquette de cannabis : « Bah quoi c’est de l’argent à Marseille ! ». Elle la saisit et s’enfuit en douce. Commence alors une course entre deux âmes abimées qui s’échangent des insultes comme des appels au secours.

Zak, gamin proxénète par désespoir

Car le jeune homme a besoin d’aide. Ses amis d’enfance refusent de l’intégrer dans le réseau de drogue de la cité et sa mère lui préfère son nouveau petit ami. Tous lui ordonnent de retourner au foyer où son éducatrice l’attend désespérément. Chaque fois qu’elle le retrouve, Zack finit par escalader les murs de l’institution. Il choisit la rue et veut y faire de l’argent. Peut-être qu’avec ça il sauvera sa réputation et au passage l’amour maternel, pense-t-il. Ainsi, dans un schéma qui s’affranchit de la morale et que seul le désespoir comprend, Zachary devient le proxénète de sa bien aimée Shéhérazade et de sa bande de copines.

Chaque soir, ils s’endorment dans les bras l’un de l’autre. Elle suce son pouce et il la regarde ,éclairée par une veilleuse. Le tableau de deux enfants que la vie a privés d’innocence. La journée, il faut affronter le monde, la concurrence bulgare, les vols, les coups, les clients… Zachary observe sa princesse monter dans d’autres carrosses. Il l’accompagne et reste devant la porte lorsque trois ados à la suite jouissent en elle. Le coeur qui se déchire à chaque gémissement masculin. Il se convainc que c’est le prix à payer pour s’évader ensuite sur leur moto neuve. Face à la mer, elle le rassure : « Je ne me suis jamais sentie comme ça avec un garçon ». Il finira lui aussi par lui prouver ses sentiments, reniant à jamais l’omerta qui veut que dans les quartiers, on ne balance pas un ami au flic. Même quand cet ami courtise votre chérie.

Poésie et réalisme

Dans cette histoire d’amour, Dylan Robert et Kenza Fortas ne jouent pas, ils reproduisent ce qu’ils connaissent. Lui, comme son personnage, sort de prison et elle a vécu dans des foyers. Les deux acteurs mettent leur talent brut au service de ces premiers rôles qui ne sont cadenassés ni par des exigences du tournage, ils se sont vraiment échappés quelques heures avec la moto, ni par le scénario. Verve et gouaille des deux jeunes adultes forgés par le rejet social qui entrent dans le cinéma français sans faire de manières. Un naturel qui sert le propos du réalisateur, Jean-Bernard Marlin, 38 ans. Pour son premier long-métrage, il a effectué un long travail documentaire auprès de mineurs délinquants et d’un réseau de prostitution. Conclusion : à Marseille, l’amour surplombe toujours la misère.

Nesrine SLAOUI

« Shéhérazade », de Jean-Bernard Marlin, en salles depuis le 5 septembre

Articles liés

  • « Je ne suis pas parisienne », le livre qui valorise (enfin) toutes les femmes

    Le 11 septembre dernier, Alice Pfeiffer a sorti son premier livre : Je ne suis pas parisienne. Avant même de savoir le sujet précis de l’essai, son titre piquait déjà notre curiosité. Adulée dans le monde entier, la Parisienne est un symbole de beauté, d’élégance et de culture : qui serait fière de ne pas correspondre à cette image ? L’autrice elle-même, visiblement – et elle vous encourage à faire de même.

    Par Sylsphée Bertili
    Le 04/10/2019
  • Luc Pinto Barreto, « dealer de livres » à Saint-Denis

    Sur le parvis de la gare de Saint-Denis, trois fois par semaine, un stand détonne : celui de Luc Pinto Barreto, « dealer de livres » de son état. Le trentenaire a choisi de sortir les bouquins des murs des librairies et des bibliothèques pour les proposer, à la façon d'un vendeur ambulant, aux Dionysiens et Dionysiennes. Portrait.

    Par Nesrine Slaoui
    Le 01/10/2019
  • Souheila Yacoub, de corps et d’âme

    Ce lundi 23 septembre à 21 heures, Canal+ lance la série Les Sauvages. Avec Roschdy Zem dans le rôle du président de la République, cette série politique très attendue met en scène une flopée de jeunes visages issus de la diversité, parmi lesquels celui de Souheila Yacoub. Ancienne sportive de haut-niveau, ancienne Miss, aujourd'hui actrice talentueuse, Souheila n'a que 27 ans mais déjà une riche personnalité. Rencontre.

    Par Eugénie Costa
    Le 23/09/2019