Deprecated: wp_make_content_images_responsive est obsolète depuis la version 5.5.0 ! Utilisez wp_filter_content_tags() à la place. in /srv/www/bondyblog/bondyblog-preprod/web/wp/wp-includes/functions.php on line 5083
« Mon incroyable 93 », rendez-vous en terrain connu - Bondy Blog
Notice: WP_Scripts::localize est appelée de la mauvaise manière. Le paramètre $l10n doit être un tableau. Pour transmettre des données arbitraires aux scripts, utilisez plutôt la fonction wp_add_inline_script(). Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 5.7.0.) in /srv/www/bondyblog/bondyblog-preprod/web/wp/wp-includes/functions.php on line 5535

Wael Sghaier n’est ni réalisateur, ni journaliste. Il a simplement décidé, caméra au poing, de filmer son département, à la manière de J’irai dormir chez vous. « À la base, c’était un projet de stage de fin d’études, raconte-t-il. L’idée est née d’une rencontre, je connaissais un ami qui faisait des tours de France en sac à dos et j’ai décidé de le faire à l’échelle du 93. » Il y a eu un blog, depuis 2014, et puis, en 2016, l’idée d’un documentaire.

Alors, durant vingt-six jours et vingt-six nuits, sans rentrer chez lui, il est allé à la rencontre de ces habitants, dormir là où il le pouvait, quelques fois à la belle étoile, le plus souvent chez l’habitant. Son but : donner la parole et poser des visages sur la Seine-Saint-Denis. «  Le 93 est trop fantasmé, affirme celui qui a grandi à Aulnay-sous-Bois. Il fallait montrer la beauté du lieu et des gens qui y vivent au quotidien. Pour moi, c’est normal de  montrer les gens avec qui je vis. »

La bicrave, ça ne te construit que dans la bêtise

Gros bras, crâne rasé et chaise roulante, Mehrez Assas est un des personnages du documentaire. On l’y voit s’entraîner au street workout – un sport mêlant gymnastique et musculation – à Neuilly-Plaisance. Une ville dont il est également élu municipal. Une rencontre singulière et drôle, à l’image de la scène dans laquelle Mehrez Assas propose à Wael de tenter quelques tractions avec lui… sans succès.

Quelques kilomètres plus loin, la caméra de Wael nous emmène à Stains, une ville limitrophe du Val d’Oise où vit  Greg. Ce travailleur social et animateur jeunesse se dit épanoui dans sa ville et son travail. Des scooters et voitures s’arrêtent pour le saluer. Tous ont l’air de se connaître. Greg marche fièrement dans les rues. Il jure qu’il ne pourrait habiter nulle part d’autre. Des amis le rejoignent. Autour d’une bouteille d’Oasis Tropical et d’une table en pierre de leur cité, l’un d’eux prend la parole face caméra. Il parle choix de vie : « La bicrave, ça ne te construit que dans la bêtise, il faut se lancer soit dans les études, soit dans le sport, soit dans l’art ! »

Des moutons, du stop, des surprises

À Saint-Denis, Wael va à la rencontre d’Hélène, qui gère « La Briche ». Un ancien casse-fonte (atelier de ferrailleurs) datant du dix-neuvième siècle réhabilité en atelier d’art, de menuiserie, de métallurgie et de mode. Hélène parle, les yeux emplis de passion, de la « magie de la Briche », de ce « collectif ou règne le partage et le respect sans organisation pyramidale ».

Entre deux rencontres,  c’est en stop que notre caméraman se déplace. Qui aurait misé sur la présence de chèvres et de moutons dans un documentaire sur la Seine-Saint-Denis ? C’est pourtant bien à Bagnolet que Wael fait cette rencontre originale. Gilles Amar, 39 ans, est berger et membre de l’association « La bergerie de Mallasis ». Il organise des visites de sa ferme pour les enfants du quartier. Ses chèvres pâturent à coté des tours et des barres. Un contraste saisissant mais bien réel.

Finalement Wael l’assure, le plus dur a été de monter ce film car il a dû faire des choix et renoncer à montrer des dizaines d’autres personnes rencontrées en chemin. Derrière ce portrait brossé du 93, se cache Wael Sghaier, mais aussi son producteur Nabil Habassi et la société 60-S Filmz. Nabil s’est dit tout de suite charmé par le projet de Wael. Il n’a pas obtenu l’aval des grandes salles parisiennes pour y être diffusé. Mais « tant pis », lâche-t-il en servant du thé à la menthe et des gâteaux au miel aux spectateurs à la sortie de la salle, ce jour de projection. A défaut de grandes salles, Mon incroyable 93 tourne bien dans le département… et c’est sûrement le principal. Avis aux locaux : sa diffusion est prévue ce mercredi à Bondy !

Mohamed ERRAMI

Articles liés

  • « Je ne suis pas parisienne », le livre qui valorise (enfin) toutes les femmes

    Le 11 septembre dernier, Alice Pfeiffer a sorti son premier livre : Je ne suis pas parisienne. Avant même de savoir le sujet précis de l’essai, son titre piquait déjà notre curiosité. Adulée dans le monde entier, la Parisienne est un symbole de beauté, d’élégance et de culture : qui serait fière de ne pas correspondre à cette image ? L’autrice elle-même, visiblement – et elle vous encourage à faire de même.

    Par Sylsphée Bertili
    Le 04/10/2019
  • Luc Pinto Barreto, « dealer de livres » à Saint-Denis

    Sur le parvis de la gare de Saint-Denis, trois fois par semaine, un stand détonne : celui de Luc Pinto Barreto, « dealer de livres » de son état. Le trentenaire a choisi de sortir les bouquins des murs des librairies et des bibliothèques pour les proposer, à la façon d'un vendeur ambulant, aux Dionysiens et Dionysiennes. Portrait.

    Par Nesrine Slaoui
    Le 01/10/2019
  • Souheila Yacoub, de corps et d’âme

    Ce lundi 23 septembre à 21 heures, Canal+ lance la série Les Sauvages. Avec Roschdy Zem dans le rôle du président de la République, cette série politique très attendue met en scène une flopée de jeunes visages issus de la diversité, parmi lesquels celui de Souheila Yacoub. Ancienne sportive de haut-niveau, ancienne Miss, aujourd'hui actrice talentueuse, Souheila n'a que 27 ans mais déjà une riche personnalité. Rencontre.

    Par Eugénie Costa
    Le 23/09/2019