« Success motivation », « La loi de l’attraction », « Secret du succès »… ces noms ne vous disent peut-être pas grand-chose, et pourtant… Ce sont des comptes Instagram suivis par des milliers de personnes célèbres ou anonymes, et qui quotidiennement postent des conseils sur l’amour, le travail ou la vie de manière générale. Ces comptes dont le nombre d’abonnés croît de jour en jour semblent avoir la clé qui nous garantirait tous de réussir notre vie.
Il ne se passe plus un jour, pourtant, sans qu’apparaisse dans les stories de mes « amis » Insta un post issu de ces comptes, agrémenté d’un hashtag #Motivation ou du désormais culte #NoPainNoGain (seul le travail paie). Au risque de passer pour un réac, je me devais de partager mon exaspération avec vous.
Il est parfois nécessaire de se rappeler que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, qu’elle peut être semée d’embuches et parfois injuste, mais les comptes qui polluent désormais mon Instagram et (et c’est un euphémisme) ne peuvent s’empêcher d’écrire de longs pamphlets frisant parfois le ridicule sur les déceptions amoureuses ou la trahison de nos proches. Et quand, exaspéré, je vais m’évader sur Twitter, il n’est pas rare que je tombe sur des tweets du même type. Une véritable invasion !
Je suis si vindicatif parce que j’ai du mal à croire qu’en 2019 l’être humain est surpris qu’il soit possible de souffrir de l’amour, de voir quelqu’un qu’on considérait comme un membre de sa famille nous causer du tort ou qu’on ait besoin de lui rappeler de ne pas faire entièrement confiance à une nouvelle rencontre. Alors pourquoi dans un pays où le niveau de vie est relativement satisfaisant et où d’après l’OCDE l’indicateur de bien-être atteint la note moyenne de 6,5/10, les jeunes semblent se fier à ces nouveaux gourous des réseaux ? Cela reste pour moi une énigme, mais je pense avoir une solution pour lutter contre leur émergence et elle est toute simple.
Et si nous commencions par croire en nous ?
Je suis loin d’être la personne la plus confiante de la planète et, comme beaucoup, j’ai eu mes passages à vide dont je ne voyais pas la fin à certains moments. Le manque de confiance en soi est certainement l’une des pires maladies curables auquel nous devons faire face durant notre existence puisqu’elle nous paralyse et nous pousse à nous dévaloriser. Puis je me suis rappelé qu’aucun coach mental, ni-même aucun de mes proches n’était en mesure de savoir ce qui était bien pour moi et c’est à ce moment que la confiance est revenue. J’étais le seul à me connaître suffisamment pour savoir avec qui m’entourer et ce qui était bien pour moi.
Mettons-nous en tête que ce sont toutes ces mauvaises expériences qui nous font grandir et forgent notre caractère. Je prends souvent l’exemple – très simpliste, je le concède – du bébé qui apprenant à marcher tombe sans cesse. Imaginez un peu si ce dernier allait immédiatement sur les réseaux pour trouver la force de réessayer… Ridicule, n’est-ce pas ? Il faut parfois raisonner comme le petit enfant qui sommeille en nous et qui se croit capable de tout, c’est en cela que l’immaturité a parfois du bon (il ne faut pas en abuser non plus !). A défaut de croire en un quelconque Dieu ou aux autres, commençons par croire en nous, qu’en dites-vous ? Paroles d’un garçon qui, par je ne sais quel miracle, est sorti de l’impasse.
Félix MUBENGA